Entraide et entraînement : l’apprentissage du Mini 6.50 made in LGL


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📸 Valentin Trubert

 

La formule d’accompagnement du Centre d'Entraînement de Lorient sur le circuit 6.50 fonctionne. Mieux, elle peut faire des étincelles, comme l’illustrent une nouvelle fois les résultats glanés par les skippers du pôle qui se sont distingués dans les rangs compacts de la flotte de 94 bateaux réunie sur la Mini en Mai. De bon augure, notamment pour  les candidats à la prochaine Mini-Transat (départ le 21 septembre des Sables d’Olonne), qui tirent les premiers fruits de leur apprentissage au long cours.

 

Born in Mini… à Lorient même ! C’est en somme un double label qui valide le parcours de formation mis en place par Lorient Grand Large pour les skippers engagé.es sur le circuit 6.50. Tout un programme, animé notamment par Tanguy Leglatin, le coach historique de la structure, qui pilote aujourd’hui les entraînements sur l’eau pour lesquels il fait aussi appel à d’autres intervenants afin de garantir qualité et quantité  en matière d’accompagnement. Car cette approche de la pratique de la course au large développée pour les “ministes” fait des émules et se décline aujourd’hui, avec le même sérieux et professionnalisme, pour celles et ceux qui après avoir fait leur gamme en 6.50, poursuivent ensuite en Figaro, Class40, et pourquoi pas en IMOCA.  Thomas Ruyant, Clarisse Crémer, ou Justine Mettraux sont parmi les plus emblématiques exemples de cette progression par étape qui fait écho à l’adage bien connu sur les pontons de course au large : « passe ta Mini d’abord »

 

À ce titre, le rendez-vous de la Mini en Mai, course annuelle en solitaire, constitue forcément un rendez-vous d’envergure, tout particulièrement quand la promesse de disputer la prochaine Mini-Transat se rapproche à grands pas. Cette année, cette épreuve, sorte de bac blanc de la transatlantique, marquait le début de la dernière ligne droite vers cette échéance majeure. « C’est deux années de préparation, voire plus, qui se terminent, et le début de la clôture d’une première aventure. », convient Fabio Muzzolini, administrateur Lorient Grand Large, qui a lui-même étrenné ses galons de skipper sur le circuit 6.50, autour duquel se construit et se développe depuis 15 ans l’activité du pôle dans son rôle d’accompagnement à la performance. 

 

Une dynamique d’entraînement

 

« Ce qui intéressant sur la dernière période avant la Mini Transat, c’est naviguer avec le pilote de spare, ou encore d’aller chercher le petit nerf de chute, ou de guindant qui fait la différence pour se positionner dans une logique d’optimisation », ajoute ce dernier. Se projeter dans la grand bain de la compétition en solitaire, affiner ses réglages, faire corps avec son bateau, et jauger la concurrence sont les premiers enjeux de cette course du printemps, qui offre aussi un cadre idéal pour marquer les esprits. 

 

Alexandre Demange, le skipper du plan Raison n° 1048 DMG Mori Sailing Academy 2, ne dit pas le contraire ; lui qui a vu la victoire en proto sur la Mini en Mai lui échapper de peu, en raison d’un malheureux filet de pêche le freinant dans son élan. Deuxième à 10 minutes de l’imperturbable Benoît Marie (Nicomatic-Petit Bateau), la satisfaction est là malgré tout d’avoir mené la course aux avant-postes de bout en bout. « Je suis encore un peu dégoûté, mais j’ai eu le temps de morfondre », confie avec le sourire ce pilier du groupe des skippers de prototype. «  La structure cadre énormément nos projets autour d’une dynamique d’entraînements qui nous tire vers le haut », souligne par ailleurs celui qui vit, travaille et s’entraîne à Lorient.

 

Les navigations sur l’eau au cœur de l’hiver, avec Tanguy Leglatin et Kevin Bloch - « très pragmatique dans son approche » -,  ainsi que les formations météo qu’il a pu suivre l’année dernière avec Dominic Vittet sont quelques uns des ingrédients qui font, à ses yeux, les secrets de la recette LGL. Et c’est sans compter avec la présence de Rémi Orain, qui coordonne l’ensemble des acteurs de la performance pour garantir que l’offre du pôle réponde aux besoins, parfois à la carte, des skippers. « Il est aux petits soins avec nous. Et depuis qu’il est là, on se sent vraiment soutenus », salue Alexandre. 

 

Un esprit d’entraide

 

Des propos que partage volontiers Margot Vennin, qui s’est classée  4è en série à l’issue de cette Mini en Mai. « Au-delà de la Mini-Transat, c’est l’autre grande course en solo de l’année, et je suis très contente de terminer à cette place. Je mesure que le podium n’est plus très loin », se félicite celle qui ne ménage pas sa peine pour se donner toutes les chances de vivre la prochaine grande aventure à travers l’Atlantique, à la barre de son Maxi 6.50 Kefeleg. 

Sa particularité ? Vivre depuis bientôt deux ans entre Paris, où elle travaille au CNRS Innovation, et Lorient, où elle s’entraîne pour faire de son rêve de Mini-Transat une réalité. « Cette envie de faire du Mini, c’est venu après une participation à la Plastimo Lorient Mini 6.50.  Après l’achat de mon bateau à l’été 2023, la proposition d’accompagnement, la qualité du coaching et de tout l’environnement autour de la course au large réuni ici m’ont poussée à postuler, auprès de de la Sellor et de Tanguy Leglatin, pour intégrer le centre d’entraînement », raconte celle qui depuis octobre 2023 passe trois week-end sur quatre avec le groupe.

 

Première navigation en solitaire, première nuit en mer, première course, et premier obstacle sont les étapes qui jalonnent sa progression. Et si Margot pouvait compter sur un solide bagage dans la régate en équipage, elle a su tirer les bénéfices de la logique d’entraide - ce fameux esprit Mini - que le cadre du pôle favorise en matière de préparation technique. 

 

« C’était un gros dossier pour moi. On se donne des conseils et de précieux tips qui permettent d’avoir confiance en son bateau ; ce qui est essentiel en termes de sécurité », détaille celle qui, forte de son dernier résultat sur la Mini en Mai, a gagné son pari. Et si sa participation à la prochaine Mini-Transat n’est pas encore acquise faute d’avoir pu accumuler des milles en course sur la saison 2024 en raison d’un incident à bord de son bateau, Margot, encore sur liste d’attente, ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. La route qui mène vers la Mini-Transat reste un maxi parcours d’apprentissage…