La Plastimo Lorient Mini 6.50 s’offre un départ de rêve, et un parcours « hyper exigeant et formateur »


WhatsApp Image 2025 04 10 at 12.33.44

📸 Anne Beaugé



Avis de grand spectacle en baie de Lorient ce jeudi 10 avril ! Sous un réjouissant soleil et avec une vivifiante brise d’une quinzaine de nœuds, les 73 bateaux engagés sur la « PLM 2025 » se sont élancés à 12 heures sous spi pour 250 milles qui s’annoncent particulièrement disputés, avec notamment un beau croisement de fers entre « foilers » côté prototypes. En série, les gros bras sont aussi de sortie, promettant une bataille de tous les instants pour les duos mixtes, qui sont attendus à partir de vendredi soir à La Base.

Voilà quelques années que la direction de course de la Plastimo Lorient Mini 6.50 n’avait pas aussi bien dormi une veille de départ ! D’ordinaire un tantinet capricieux, le printemps lorientais aura décidé cette année de se montrer sous son meilleur profil, offrant aux 146 marins de cette onzième édition un départ idyllique, tout particulièrement pour le tenant du titre, le Mini 1067 « Nicomatic – Petit Bateau », qui a rapidement pu, quasi insolemment, affoler les compteurs. Côté série, c’est la Japonaise Naho Takahara, associée pour l’occasion à l’expérimenté Benoît Hantzperg, qui a franchi la ligne en tête, avant d’être reprise par le duo de « AFP Groupe Biocombustibles », formé par Paul Cousin et Marie Zugolaro.

Un départ en fanfare qui donne le ton, alors que la compétition s’annonce, comme toujours, particulièrement relevée sur cette boucle qui remontera vers Spineg, puis ira contourner l’île d’Yeu avant de rentrer à Lorient. « Ce qui est génial c’est qu’on a vraiment un départ de rêve, mais que tout le parcours va être aussi intéressant, très technique, idéal pour bien s’amuser et se bagarrer, se réjouissait ainsi sur le ponton le directeur de course, Yves Le Blévec. Il va y avoir pas mal de reaching, du près un peu costaud, mais aussi des petites molles et des transitions qu’il va falloir négocier intelligemment… » En clair, pour les néophytes du généreux jargon de la course au large, des conditions « très variées, hyper exigeantes, et surtout très formatrices pour les marins ! »

« Sa maman va l’attendre de pied ferme »

Et cela tombe à merveille puisque la Plastimo Lorient Mini 6.50, qui ouvre la saison Mini sur le bassin atlantique, est bien souvent une grande première pour nombre de skippers, d’autant plus depuis que la course, organisée par Lorient Grand Large, a décidé voilà trois ans d’imposer la mixité pour les duos. « C’est assez génial de voir autant de nouveaux profils débarquer sur le circuit, et surtout autant de femmes, ça montre vraiment que l’initiative fonctionne et ça donne une super belle flotte », se félicitait la navigatrice Anne-Claire Le Berre, marraine de l’édition 2025, qui dispute la course à bord du 1127 « Hep Diskrog », aux côtés justement d’un « bizuth », le Finistérien Rémy Balze. « Commencer par une course en double, c’est génial pour se mettre en confiance. J’ai récupéré le bateau il y a quelques mois seulement, et j’espère apprendre plein de choses en chemin aux côtés d’Anne-Claire, rien qu’à la regarder faire ! »

S’il y en a bien une autre qui devrait en prendre plein les mirettes, c’est la Suissesse Lila Schmid, 15 ans, qui a pris le départ avec son père, Nicolas Schmid, à bord du 978 « Mantay ». Pour cet habitué de la Classe Mini, qui navigue depuis 2018 sur le circuit, c’est « quand même un peu plus de stress que d’habitude au niveau sécurité », d’autant que « sa maman va l’attendre de pied ferme sur le ponton, ça met de la pression ! » Pour l’adolescente en revanche, qui a bénéficié d’une dérogation pour courir sur ce circuit d’ordinaire réservé aux plus de 16 ans, aucun stress à l’horizon, mais beaucoup de réjouissance à l’idée « de vivre quelque chose d’exceptionnel, surtout en famille comme ça ! » L’objectif du duo ? « Prendre du plaisir, même si on est classés derniers ! »

Des foilers scrutés de près

Il n’en sera évidemment pas tout à fait de même pour les cadors de la classe, qui ont, pour leur part, bien l’intention de montrer de quel bois ils se chauffent, à quelques mois du départ de La Boulangère - Mini Transat. « Après six mois sans confrontation, c’est génial d’y retourner, surtout dans ces conditions qui vont être techniques et tactiques, et particulièrement intéressantes pour voir le potentiel des bateaux », résumait Benoît Marie, skipper de « Nicomatic - Petit Bateau », qui fait figure de favori après sa victoire l’an passé, et a bouclé son tour de Groix en 1H58 seulement !

Il sera l’un des quatre foilers particulièrement surveillés, dont le dernier baptisé de la flotte, le 1044 « Brets » de Matéo Lavauzelle, associé pour cette première régate à Morgane Suquart. « On a les meilleures conditions, je ne pouvais pas rêver mieux », expliquait le skipper, dont les immenses moustaches jaune citron attiraient forcément les regards sur les pontons lorientais. « On va pouvoir tester les foils au travers, c’est vraiment l’enjeu pour moi de tout découvrir, sans me mettre de pression », complétait le marin, qui a pris effectivement un départ prudent, et pointait l’étrave en queue de flotte après la première heure de course.

Sans foils, mais avec la jauge d’ambition bien remplie, il faudra bien sûr compter aussi sur les deux duos de « DMG Mori Sailing Academy », ou encore le plan Finot-Conq de Robinson Pozzoli, renforcé par la navigatrice Axelle Pillain, qui occupait la 5e position au passage de la première porte du parcours, après le tour de l’île de Groix.

La lutte en série

Côté série, c’est aussi le « Maxi » affrontement tant promis ! En tête de flotte, on retrouvait ainsi nombre de ces bateaux dessinés par l’architecte David Raison, dont le potentiel de vitesse, déjà bien connu depuis plusieurs saisons, continue d’impressionner. Pour faire la différence, certains marins ont donc misé sur des co-skippers de renom, à l’image de Noémie Catalano qui, sur « Kokomo », s’est adjoint les services d’un certain Alexis Loison, qui disputera en 2025 sa… dix-neuvième Solitaire du Figaro, rien que ça ! Un choix bien inspiré, puisque le duo a franchi la première marque de parcours en 2e position.  

Mais il faudra aussi bien compter sur le TM 6.50 d’Hélène Clouet, qui espère bien venir mettre un terme à l’outrageuse domination des Maxi. Son partenaire Basile Bourgnon, qui s’apprête à faire ses débuts dans la Class Ocean Fifty, y mettra assurément du cœur à l’ouvrage ! Après 2h30 de course, le duo achevait son tour de Groix en 11e position.

Un match ultra serré qui réjouissait forcément l’organisateur de l’événement, Lorient Grand Large, mais aussi tous les partenaires techniques et institutionnels, dont l’entreprise Plastimo, fidèle au poste depuis de nombreuses éditions. Tous se préparent déjà aux célébrations de l’arrivée, alors que les premiers sont attendus dès vendredi soir sur les pontons de La Base.