Ils s’en vont et puis reviennent… Chaque année, la Plastimo Lorient Mini 6.50 permet à de nombreux duos de se former, entre anciens, nouveaux, tous aussi passionnés. Autant d’occasions de recroiser certains visages familiers, qui ont bien du mal à s’éloigner des mini bolides à bord desquels ils ont débuté.
Parmi les co-skippers de la « PLM », on retrouve souvent d’anciens Ministes assurant la passation de leurs bateaux auprès de leurs nouveaux propriétaires. Un phénomène encore plus présent en années paires, lorsque la flotte se renouvelle pour deux ans de préparation à la prochaine Mini Transat. Mais ils y a aussi ceux qui ont changé de support, qui sont passés à autre chose, mais pas tout à fait… Et qui reviennent, un jour ou l’autre. « Ministe un jour, Ministe toujours » confirme Germain Kerleveo, qui n’est pas remonté sur un 6.50 depuis sa traversée de l’Atlantique en 2017. « C’est un copain, Clair Guerin qui a racheté le 913, sur lequel j’avais couru la Transat. Comme il débute ça s’est fait naturellement. Il vient tout juste de récupérer la bateau et n’a pas eu le temps de se préparer, notre ambition sera donc avant tout de terminer afin de valider de premiers milles en course pour Clair. Je suis super content de revenir sur le circuit, c’est une épreuve que j’aime bien, le format est sympa, il y a de nouvelles têtes mais la même équipe aux manettes… On verra si je n’ai pas trop perdu ! » Luke Berry, lui, devrait rapidement retrouver ses sensations. Déjà là lors de la premier édition en 2014 et vainqueur en 2019, il poursuit sa carrière de coureur et est désormais l’un des grands animateurs du circuit Class40. Avec son nouveau bateau en construction, l’envie d’aller naviguer commençait à démanger et la proposition de Robinson Pozzoli tombait à pic : « J’adore faire du Mini, encore plus du Proto ! Robinson a construit son bateau, le 1026, qui vient d’être mis à l’eau et quand il m’a contacté, j’ai trouvé son projet chouette. C’est toujours très intéressant de participer aux premières navigations d’un voilier, c’est là qu’on voit le plus de choses, qu’on réfléchit aux optimisations, qu’on met les choses au point… L’objectif est d’être le matelot de Robinson, tout en lui faisant bénéficier de mes quelques années de Mini. J’ai hâte d’aller régater un peu ! »
Transmission et partage d’expérience
Partage d’expérience aussi, du côté d’Erwan Le Méné, qui accompagnera Alexandra Lucas à bord du 989. « J’ai rencontré Alexandra l’année dernière, elle cherchait quelqu’un pour faire la Mini Fastnet avec elle et je trouvais sympa cette idée de transmission, se souvient-il. Alex est très à l’écoute, ouverte au dialogue, c’est un plaisir de naviguer dans ce contexte de partage humain. Et n’ayant pas de projet actuellement, c’est un plaisir de revenir en Mini, un support que je connais bien, de retourner jouer dans les îles de la côte sud bretonne et de recroiser les anciens, dans ce savant mélange avec les nouveaux. C’est agréable à côtoyer, d’autant plus avec un super Directeur de course qui connaît toutes les problématiques des coureurs, une équipe d’organisation calée… Cette course a toujours une saveur particulière pour moi car, comme pour beaucoup, ç’avait été ma première régate avec mon ancien bateau, le 800, que j’ai ensuite gagnée deux ans plus tard. » Pour sa grande première, le jeune Gabin Naveos (920) pourra compter sur le soutien d’un ancien Ministe aguerri, Nicolas Boidevézi, compatriote alsacien, deux Mini Transat au compteur et vainqueur de la Demi Clé, ancêtre de la PLM, en 2011. « Gabin est lui aussi originaire de Mulhouse, raison pour laquelle il s’est naturellement rapproché de moi pour l’accompagner, explique Nicolas. Je l’avais rencontré lors d’un entraînement de l’équipe locale que je coachais, sur le petit bassin d’Alsace. Je continue de beaucoup naviguer, notamment lors d’expéditions dans les fjords norvégiens, mais je le suis depuis et je savais qu’il avait un projet Mini dans les cartons. Ça va me faire plaisir de retrouver l’ambiance des régates en Mini, je suis heureux de voir que des petits jeunes marchent un peu « dans mes pas ».» Absent du circuit depuis 2013, Nicolas prouve donc que malgré les années, le Mini reste. Et ce n’est pas Luke Berry qui dira le contraire, lui qui en sera à sa troisième, ou quatrième participation, il ne sait plus… Quand on aime, on ne compte plus !