Jean-Philippe Cau, président de l’UNCL pendant 5 ans (de 2016 à 2020), vient d’être élu président de Lorient Grand Large à la suite de Bernard Bocquet.
Régatier passionné et assidu depuis qu’il a découvert la voile à l’âge de 12 ans, cet ancien ingénieur des Arts & Métiers originaire de Montluçon a toujours su allier les plaisirs de la régate à son très riche parcours professionnel…. Alors, une fois retraité, il n’allait pas changer ses bonnes habitudes !
« Il y avait un petit lac dans l’Allier, où j’ai grandi… c’est là que j’ai découvert la voile et la régate, en 420. Nous n’avions qu’une douzaine d’années avec mon équipier de l’époque, nous étions des poids plumes, ce qui était un sacré atout dans les petits airs qui sévissaient là-bas ! Cela m’a immédiatement donné le goût de la compétition : je n’ai jamais arrêté de naviguer et de régater depuis ! », raconte Jean-Philippe Cau qui n’hésite pas – tout sourire – à qualifier la voile de « passion dévorante » !
Cap sur l’Afrique
Il aurait aimé être architecte naval, mais son chemin de vie l’a mené sur les traces de son père, vers les bancs de la prestigieuse école d’ingénieurs des Arts & Métiers. A 25 ans, jeune diplômé, il est à deux doigts d’entrer chez Bénéteau. Il se fera finalement « happé par le réseau » et devient maître d’œuvre chez Elf Aquitaine… L’Afrique, un peu la Hollande puis Paris et, surtout, à nouveau l’Afrique : pendant 20 ans, l’ingénieur passionné participe au développement de l’exploitation pétrolière off-shore. « Nous partions de pages blanches, chaque dossier était extrêmement riche et innovant. »
Après deux décennies au sein de cette quasi institution qu’était alors Elf Aquitaine et malgré le confort et la qualité de son environnement professionnel, la fibre entrepreneuriale de Jean-Philippe le pousse à démissionner pour s’engager auprès de petites structures : « c’était un peu comme sauter en parachute ! …mais j’ai eu le plaisir de travailler sur des programmes extraordinaires, depuis leurs premières esquisses jusqu’aux finitions… »
Jamais sans régate
En parallèle de sa carrière, Jean-Philippe n’a eu de cesse de monter des programmes, des équipes et autres structures pour régater : en Hobie Cat en Afrique, en IRC en France (notamment avec « Cifraline », le premier plan de Daniel Andrieu) ...
Alors, lorsqu’arrive le virage de la quarantaine, il décide de mettre son ingénieuse carrière entre parenthèses pour monter une écurie de course au large. « Il nous a manqué un nom, une tête d’affiche pour séduire les partenaires » : l’idée ne se concrétisera pas.
Comme un aimant
Pas grave, le maître d’œuvre remet son costume et retrouve rapidement des contrats, notamment pour des sous-traitants de la DCN : « C’est à ce moment-là que j’ai découvert Lorient : je suis tombé sous le charme ! C’était à l’époque des balbutiements de la Base… j’ai toujours adoré les friches industrielles avec l’histoire qu’elles portent et les potentiels qu’elles recèlent : à Lorient, c’était ça, en version maritime…
Cette ville et la Base en particulier m’ont irrésistiblement attirées. Ça a fonctionné comme un aimant pour moi, de me retrouver au cœur de cet écosystème, avec les écuries de course au large les coureurs, les chantiers… »
Allons-y !
Alors, il y a 4 ans, arrivé au bout de son parcours professionnel, Jean-Philippe s’installe en Bretagne. Et pas question, bien sûr, pour ce jeune retraité dynamique de passer ses journées dans ses pantoufles ! Il entre au CA de Lorient Grand Large, observe, écoute, s’implique et, lorsque Bernard Bocquet a annoncé qu’il souhaitait passer la main : « je me suis dit : allons-y ! »