Arrivées en pagaille ce week-end à Santa Cruz de La Palma aux Canaries pour la première étape de la Mini Transat.
Après les quatre premiers protos en début de semaine dernière, c'était au tour des premiers séries d'arriver : Melwin Fink (Singforcom) jeudi, seul à ne pas avoir fait escale suite au bulletin météo spécial, et Christian Kargl (All Hands on deck) vendredi matin. Vendredi après-midi, c'est notre adhérent Hugo Dhallenne à bord de son 979 - YC Saint Lunaire qui complète le podium de cette étape de 1350 milles depuis les Sables d'Olonne !
Pas de répit pour l'organisation de course qui a ensuite accueilli tout au long du week-end presque toute la flotte de la Mini Transat ! Un grand bravo à tous pour cette étape si particulière et compliquée mais également une grosse pensée pour Victor D'Ersu (Babouchka) contraint à l'abandon suite à une collision avec un bateau de pêche lundi dernier.
Les concurrents vont pouvoir profiter d'une escale de presque trois semaines avant de repartir pour la seconde étape vers la Guadeloupe (2700 milles) : débriefer, se reposer, réparer, partir à la découvert de l'ïle ou rentrer chez eux profiter de leur famille ! Tous se retrouveront vendredi 29 octobre sur la ligne de départ pour retourner en découdre !
Hugo Dhallenne (YC Saint Lunaire), 3e en série
« C’était assez bizarre comme course avec ce petit stop en Espagne. Il a fallu repartir puis recravacher pour arriver ici le plus vite possible pour laisser aux deux premiers le moins d’avance possible en vue de la prochaine étape. J’ai vraiment chargé, je n’ai pas beaucoup dormi et je n’ai pas trop bien géré la machine. A la sortie du premier front, dans le golfe de Gascogne, j’ai pas mal cassé le fond du bateau. J’ai eu des problèmes de structure. J’ai profité de l’escale à Baiona pour tout re-strater. La décision de s’arrêter en Galice ? On était un groupe de 10-15 bateaux, à naviguer ensemble en tête depuis le départ. On a reçu le bulletin de l’organisation et Anne-Claire Le Berre a lancé les « calls » un par un. On a discuté puis décidé de s’arrêter ensemble avant de repartir ensuite dans l’ordre du classement du jour de 8 heures afin de repartir avec une certaine équité sportive. On s’est donc tous arrêtés sauf deux qui ont continué. On a attendu que le front passe. Le dimanche matin, la course a repris son cours. Evidemment, il y a eu des hésitations. On va dire que Basile (Bourgnon) et moi, on a été les derniers à se prononcer. Est-ce que je me serais arrêté sans mes soucis de structure, d’aérien et de télécommande de pilote ? C’est sûr que dans le deuxième front, avec le fond de mon bateau qui se décollait, ça aurait sans doute été un peu tendu. Je pense quand même qu’on a bien fait de s’arrêter, de laisser le font passer et de repartir derrière. Comme ça, il n’y a pas eu d’hélico, il n’y a pas eu de problème et c’est le principal. Bien sûr, je pense déjà à la deuxième étape, mais là, je vais commencer par aller dormir. »
Jean-Marie Jezequel (Fond Apro), 5e en série
« Sur cette première étape, on a pris un peu cher dès le début avec un premier front. Ce n’était pas très rigolo. Le matin, je suis rentré dans un mur d’eau. Quand j’ai levé la tête, j’ai tout de suite vu qu’il y avait un truc pas normal. La barre de flèche était pendante. Quand ça fait deux ou trois ans que tu prépares ta Mini Transat et que ça t’arrive, c’est dur. La première chose que j’ai pensé c’est que c’était terminé. Je suis allé dormir 20 minutes. Après réflexion, je me suis dit que je pouvais aller en Espagne en route directe puis au fur et à mesure, j’ai commencé à cogiter et à me dire que ça allait le faire. J’ai eu du bol avec le temps car derrière, il a fait super beau. Il n’y a pas eu de vent. J’ai donc pu faire mes manut’. Je me suis retrouvé avec l’arrière de la flotte et c’était cool aussi parce que certains ont de vieux bateaux mais, mine de rien, naviguent très bien. Après, on a passé le cap Finisterre et là, on nous a dit qu’il était plus prudent de rentrer. C’est donc ce qu’on a fait. On s’est retrouvé à Muros avec une trentaine de bateaux pendant une trentaine d’heures. On a bien rigolé, bien mangé et c’était sympa. On est reparti et là, c’était un peu particulier car on savait que le groupe de Baiona avait déjà 30 milles d’avance. Au final, le lendemain, seule Julie (Simon) avait réussi à s’échapper du groupe d’en bas. Les autres étaient restés tanqués. On s’est dit que qu’on avait peut-être nos chances en fait. Derrière, ça s’est enchaîné. J’ai navigué beaucoup tout seul. Franchement c’était chouette. Finir 5e c’est un peu inespéré. Le fait de rentrer au port, c’est sûr que ça a été un avantage pour moi. Ça fait chier quand même car les écarts sont là et maintenant, ça va être compliqué. Maintenant, l’idée c’est de garder la place dans le Top 5 ou Top 10. Il y a une grosse étape derrière et de toute façon tout est possible, on l’a vu ! »
Anne-Claire Le Berre (Rendez-vous Equilibre, 6e en série
« Il faudrait du temps pour décrire cette étape. Avant l’arrêt en Espagne, c’était super. J’étais vraiment dedans. J’étais 2 ou 3e avant qu’on se mettre à l’abri. Après, bon bah pour moi, cette étape n’est pas une étape. Clairement, c’est complètement « unfair » ce qui s’est passé et c’est un grand regret. Je pense que les conditions étaient très compliquées à passer et que le fait d’arrêter la course, c’était une bonne chose. Là, on s’est retrouvés éparpillés dans différents ports sans arrêt de course finalement, avec un re-départ qu’on a essayé de faire le plus juste possible, par groupe. [...]»
Léo Débiesse (Les Alphas) 7e en série
« Dans ma tête, je partais pour une semaine mais on a mis le double puisqu’on a mis 13 jours il me semble. Je savais avant le départ que rien ne se passerait comme prévu mais je ne pouvais pas imaginer que ça se déroulerait de cette façon-là. J’ai eu beaucoup de problèmes à bord. Après le deuxième jour, j’ai navigué sans anémomètre. J’ai donc fait quasiment toute l’étape sans info de vent. J’ai déchiré une voile d’avant avant même de prendre le départ. J’ai aussi perdu mon réveil dans l’eau très vite. J’ai ensuite dormi avec la peur de ne pas me réveiller en permanence donc forcément, j’ai mal dormi. En tous les cas il y a eu du match jusqu’à la fin. Cécile (Andrieu) m’a mis la pression pour me doubler, ensuite Anne-Claire (Le Berre). J’ai croisé pas mal de copains sur l’eau. C’était vraiment cool. Franchement, c’était top malgré une partie imprévue avec une escale en plein milieu qui a un peu changé l’état d’esprit de la course pour la suite. Ça a été dur de repartir et je pense qu’on n’a plus été dans le même mode ensuite. C’est comme ça. »
Cécile Andrieu (Groupe Adré), 8e en série
« Ça a été une première étape incroyable. Avant le départ, j’essayais de me dire que c’était comme une grosse qualif’, que c’était 1 000 milles, ce que j’avais déjà fait, et que c’était une course comme les autres. En fait, en 24 heures, il m’était déjà arrivé dix fois plus de trucs que n’importe quand auparavant. Je suis montée trois fois au mât, j’ai dû plonger… J’ai eu l’impression de me surpasser sur plein de plans et c’est clairement l’effet Mini Transat qui a fait ça. Après, l’arrêt en Espagne a, dans mon cas, un peu rebattu les cartes et m’a un peu redonné une deuxième chance. Ensuite, je n’ai rien lâché. Il a fallu tenir le rythme une fois qu’on était reparti mais c’était extraordinaire ! Vraiment, c’était trop bien ! La bagarre a duré jusqu’au bout. A l’arrivée, voir les rougeurs du volcan, ça a aussi été incroyable ! J’étais trop émue et je termine trop contente ! De plus, on est trois filles dans le Top 10 à l’arrivée, c’est trop bien ! »
Pierre Meilhat (Le Goût de la Vie), 62e en série
« Lors de la deuxième nuit, au moment du passage du front dans le golfe de Gascogne, mon pilote automatique est tombé en panne. J’ai passé six heures sous grand-voile seule à essayer de réparer et de trouver des solutions. Au bout d’un moment, l’arborescence s’est mise en place dans ma tête et des petites astuces ont été trouvées. Ça n’a toutefois pas été facile car ensuite, j’ai tout fait en mode compas. C’est pour cette raison que je me suis dérouté vers La Corogne, bien avant de recevoir l’annonce du BMS. Si j’ai trouvé le temps un peu long ? Non, franchement ça a été. Disons plutôt que j’ai revu mes ambitions d’une façon différente. Malgré tout, je me suis fait plaisir et surtout, je n’ai pas si mal navigué que ça, même si je n’ai pas navigué très vite. J’arrive en forme mais avec un peu de frustration. Le principal, c’est quand même d’être là avec les copains. Je ne suis pas du tout déprimé ni crevé. Je suis prêt à repartir pour la deuxième étape mais j’ai du boulot à faire avant ça car j’ai aussi explosé un spi mais il était très vieux. Je vais voir s’il est possible ou non de le réparer. J’ai deux-trois bricoles à faire et puis voilà. »
Classement des coureurs LGL sur la 1e étape Les Sables D'Olonne - La Palma
Proto
1 - Tanguy Bouroullec - Tollec / MP Pogo
2 - Fabio Muzzolini - Tartine sans beurre
3 - Pierre Le Roy - Teamwork
4 - Irina Gracheva - Path
9 - Jay Thompson - #Cocotopia
11 - Victor Turpin - Pays d'Iroise
18 - Colombine Blondet - Darewomen
19 - Romain Bigot - Impulso
21 - Lina Rixgens - Avanade
Série
3 - Hugo Dhallenne - YC Saint Lunaire
5 - Jean-Marie Jezequel - Fond Apro
6 - Anne-Claire Le Berre - Rendez-vous équilibre
7 - Leo Debiesse - Les Alphas
8 - Cécile Andrieu - Groupe Adré
9 - Jean Marre - Sport dans la ville - Time for the Planet
10 - Lennart Burke - Vorpommern
11 - Brieuc Lebec - Velotrade
14 - Thomas de Dinechin - Pierrite -Adameo
15 - Léandre de Schrynmakers - Drago
16 - Marine Legendre - EY - Pile Poil
18 - Jean Cruse - Ini Mini Myni Mo
19 - Gaël Ledoux - Haltoflame - Ilots.site
23 - Louis Mayaud - Youkounkoun
25 - Chloé Le Bars - Association MJ pour l'enfance
32 - Luca Del Zozzo - Race=Care
39 - Tanguy Aulanier - La Chaîne de l'Espoir
40 - Sophie Monier - Gustave Roussy
57 - Loïc Moisand - Stratos
62 - Pierre Meilhat - Le Goût de la Vie