Après une première étape longue et difficile, l’escale aux Canaries s’est révélée particulièrement bienvenue pour les concurrents de La Boulangère Mini Transat. Entre repos, tourisme et bricolage, les voici désormais fins prêts à s’attaquer au plus gros morceau de leur aventure : traverser l’Atlantique jusqu’à la Guadeloupe. À la veille de ce deuxième départ, Tanguy Leglatin, coach des ministes lorientais, fait le point.
Tanguy, pendant deux ans, tu as suivi et formé une grande partie des skippers basés à Lorient. Quelle est ton analyse sur cette première étape entre Les Sables d’Olonne et La Palma ?
On peut être un peu déçu du résultat final mais si on regarde en détails, tant que la situation météo était claire, le groupe lorientais était bien devant, ce qui est très positif. Je relève notamment la performance de Lucas Rosetti et de Felix Oberle en bateaux de série, qui à un moment avaient 40 milles d’avance. C’est solide. La situation météo a ensuite permis aux derniers de repasser devant. C’est malheureusement une situation qu’on voit assez régulièrement, on l’a vue sur le Défi Atlantique en Class40 cette année, et on le voit souvent sur la Normandy Channel Race.
Bien que commun, ce scénario doit paraître bien cruel pour ceux qui ont fait le début de course devant…
On n’est pas dans la même configuration qu’en Class40 puisque, en Mini, ils n’ont pas accès aux fichiers météo et n’ont donc pas toutes les informations pour prendre une décision ou défendre leur stratégie. Il faut parfois accepter de perdre du terrain, voire de passer derrière, avant de pouvoir se remettre à égalité. Le groupe de derrière n’ayant pas eu les mêmes conditions météo, ils ne faisaient finalement plus la même course.
Concrètement, ceux de devant étaient à l’aise, avec un bilan d’avant-saison ultra positif, tous devant au Championnat de France. Mais comme je dis souvent : la saison est à part de la Mini Transat, c’est une course très différente et aléatoire, il peut se passer plein de choses dès le début. Ils ont peu d’information météo donc ce n’est pas évident de faire avec ça. Il y en a certains du groupe de Lorient qui ont un peu trop insisté à la côte alors qu’a priori, ils avaient l’information que ça n’allait pas le faire. Mais c’est comme ça, c’est un fait de course. Avant la grande traversée, il y a des écarts qui sont ce qu’ils sont, ce n’est parfois pas facile à digérer, mais ça arrive et c’est comme ça, ça fait partie de la course au large.
« La solitude va être plus forte »
Quels vont être les objectifs et les difficultés de la prochaine étape ?
Le groupe va bien. Cette seconde étape est plus longue, ils vont un peu moins se voir les uns les autres que sur la première étape où c’était assez groupé. Là, ils vont traverser l’Atlantique, l’éventail peut-être beaucoup plus grand sauf si il y a des ways points imposés, qui canaliseraient un peu la flotte. La partie solitude va être plus forte aussi, ce sera un premier point déterminant.
La grande question reste à propos de l’intensité des alizés. Il va falloir gérer ce décalage entre route directe et route vers le Sud, avec probablement des vents un peu plus forts. Cela va créer des écarts importants au classement alors qu’en mer, ils n’ont pas l’info de leur distance aux autres, uniquement leur distance au but. C’est souvent dur à évaluer, il faut réussir à faire sa propre route, savoir ce qu’on doit aller chercher.
En fin de compte, la deuxième étape de la Mini Transat est souvent davantage une course contre eux-même qu’une course contre les autres. C’est le rythme qu’ils vont mettre sur le bateau, la stratégie qu’ils vont mettre en place et leur capacité à la tenir jusqu’au bout sans être trop influencés par les autres, qui va faire la différence.
LES LORIENTAIS EN COURSE
PROTO
198 - Diego HERVELLA (OAN INTERNATIONAL / CFRTM)
630 - Romain VAN ENIS (JAMES CAIRD)
719 - Piers COPHAM (VOILES DES ANGES)
787 - Hubert MARECHAL (OSONS ICI ET MAINTENANT)
865 - Gaby BUCAU (MAXIMUM)
1019 - Federico WAKSMAN (REPREMAR - SHIPPING AGENCY URUGUAY)
1048 - Laure GALLEY (DMG MORI SAILING ACADEMY 2)
1050 - Marie GENDRON (LEA NATURE)
1067 - Caroline BOULE (NICOMATIC)
1080 - Carlos MANERA PASCUAL (XUCLA)
ABD : 1046 - Federico SAMPEI (DMG MORI SAILING ACADEMY 1)
SÉRIE
599 - Olivier LE GOFF (ROSSINANTE)
848 - Xavier CONDROYER (ELYPSO-NITBY-PETITFILS 848)
868 - Gaëtan FALC’HUN (PHILOU)
871 - Martin OUDET (VAINCRE LE MÉLANOME)
886 - Lucas DE COURREGES (STINKFOOT AND THE 77)
914 - Antoine DEVALLAVIEILLE (PETIT TONNERRE)
951 - Mathilde DE LA GICLAIS (SLEEP DISEASES-BASTIDE MÉDICAL)
973 - Arthur PETRUCCI (DUVERGT-FBI-LES PETITS DOUDOUS DU SCORFF LORIENT)
989 - Alexandra LUCAS (RÉGION ÎLE DE FRANCE)
992 - Djemila TASSIN (ANSTISTENE)
998 - Luca ROSETTI (RACE=CARE)
1005 - Lilian MERCIER (LEUCÉMIE ESPOIR ATLANTIQUE FAMILLE)
1022 - Hermine LE MINTIER (VITAMINE)
1028 - Felix OBERLE (MINGULAY)
1031 - Victoire MARTINET (CHILOWE)
1033 - Hugues DE PREMARE (TECHNIP ENERGIES - INTERNATIONAL COATINGS)
1038 - Adrien SIMON (FAUN)
1053 - Sasha LANIECE (DAGARD)
1051 - Yaël POUPON (BIHANNIC-ALLENTIS)