Ils seront 31 bateaux à Caen ce dimanche, au départ de la 14e édition de la première grande confrontation du calendrier Class40. Parmi eux, 13 seront menés par un ou deux navigateurs lorientais, dont Nicolas d’Estais, associé à Léo Debiesse, et Pierre-Louis Attwell en double avec Maxime Bensa.
Ce sera leur première « grande » course - ou course tout court - à bord de leurs bateaux respectifs. Nouveau skipper de l’ex-Queguiner, avec lequel Corentin Douguet avait trusté tous les podiums l’an passé, Nicolas d’Estais a déjà participé à deux régates « de plus petite ampleur » à l’occasion du Spi Ouest France et de l’Armen Race qu’il a respectivement terminées en première et deuxième position. Une belle entame de saison pour celui qui prendra ce dimanche le départ de sa première épreuve en double, à 100% sous les couleurs de Café Joyeux. « Nous avons pas mal navigué depuis la remise à l’eau du bateau, en mars dernier, rappelle le Lorientais d’adoption. La Normandy Channel Race sera notre première grande course d’entraînement, avec ensuite Les Sables Horta cet été, pour notre objectif final de l’année que sera la Transat Jacques Vabre. Ce sera également notre première course en double avec Léo, après deux jolis résultats en équipage qui nous mettent forcément en confiance, mais le parcours est très compliqué et le plateau très élevé. Nous y allons donc avec beaucoup d’humilité, face à de grands champions, qui connaissent très bien la navigation en Manche, avec l’objectif principal de continuer d’apprendre, en côtoyant les meilleurs. » Connu pour son éternelle bonne humeur, « Nico » se réjouit également de courir enfin sous les couleurs intégrales de Café Joyeux, fier ambassadeur d’un « projet hyper excitant, soutenu par deux mécènes que sont Accor et Fibus, afin de faire parler de la marque et de créer de l’emploi pour les personnes en situation de handicap. » Aussi rieur que le logo dans sa grand voile, le skipper ne peut toutefois d’empêché de conclure en riant : « Nous avons quand même l’objectif de laisser Pierre-Louis derrière ! »
Voisins à Lorient, concurrents à Caen
En plus d’être voisins de ponton à Lorient, Nicolas et Pierre-Louis ont l’autre point commun de tous deux porter des projets « sportifs et solidaires ». Atteint de la maladie de Crohn, Pierre-Louis Attwell a commencé à concourir sous la banderole « Vogue avec un Crohn » en 2018. Animé par l’envie de prouver que course au large et maladie n’étaient pas incompatibles, le Normand d’origine nourrit depuis sa Tranat Jacques Vabre 2021 des ambitions grandissantes. « Lorsque nous avons lancé le projet d’un bateau neuf, l’idée était de faire évoluer le message en m’axant davantage sur la performance », explique-t-il. C’est donc à la barre d’un tout nouveau Mach5, le numéro 195, qu’il s’alignera au départ de sa première régate aux côtés de son préparateur et co-skipper Maxime Bensa. « Ce sera notre sixième navigation à bord, nuance-t-il cependant. On n’est pas totalement prêts, le timing a été un peu court après la mise à l’eau et nous sommes encore dans la découverte. Nous n’avons donc pas de gros objectif sportif, l’important est de se remettre en mode course et d’entamer notre saison sereinement et d’aller chercher la performance au fur et à mesure de l’année. » Si cette édition 2023 de la « Normandy » ne sera pas la première fois que Nicolas et Pierre-Louis se croiseront sur l’eau, les deux concurrents sont également habitués à se côtoyer à terre. Tous deux installés à Lorient, les deux néo-Bretons bénéficient en effet des mêmes infrastructures et compétences du port de Lorient La Base, ainsi que des formations et stages proposés par Lorient Grand Large. Et ni l’un ni l’autre ne ferait un autre choix. « J’ai quitté Paris pour m’installer à Lorient et je n’ai même pas regardé ailleurs, avoue Nicolas. J’ai basé tous mes projets nautiques ici, je suis ravi de pouvoir participer aux stages d’entraînement du Collectif lorientais, avec Tanguy Leglatin, tout comme de faire partie de Lorient Grand Large qui permet de fédérer les troupes, d’avoir un endroit où se retrouver, d’échanger.. Mais aussi d’avoir accès à des formations très intéressantes, de faire du sport toutes les semaines et de travailler avec de très grands routeurs, grâce à un principe de mutualisation. » « La typologie du port est un vrai bonheur, complète Pierre-Louis. Elle nous permet d’entrer et sortir, peu importe la marée, avec en plus une incroyable proximité avec les fournisseurs qui nous facilite grandement les choses. LGL nous a aussi permis de nous intégrer dans la dynamique de la prépa physique et de suivre toutes les formations météo et théoriques que propose la structure. » Après un briefing météo avec une expert météo ce samedi, les 18 Lorientais engagés s’élanceront ce dimanche pour une boucle de 1000 milles au départ et à l’arrivée de Caen, en passant par l’île de Wight, Tuskar et le phare du Fastnet.