Changement de format pour nos figaristes ! Après 3 stages de trois jours en rade de Lorient depuis le début de l’année, le groupe de 12 skippers de Lorient Grand Large s'est élancé la semaine dernière pour une première navigation de 24h offshore, toujours encadré par leur manager sportif Bertrand Pacé.
Cap sur la Trinité-sur-mer après un tour de Belle-Île et un passage aux Glenans ! La navigation, malheureusement perturbée par de nombreux débrits de bois flottants la première nuit fut écourtée, et après le tour de Belle-Île, les skippers ont fait route directe vers la Trinité. De là, ils ont pris le départ de deux grands parcours à la journée, faisant vite oublier les mauvais souvenirs de cette navigation houleuse.
Un bilan positif pour nos marins, qui pour certains, découvrent les exigences de la course au large en solitaire, pour d'autres, savent qu'il n'y a qu'un secret, continuer de naviguer pour progresser !
Paddy Hutchings vient de Plymouth en Angleterre. À 21 ans seulement, il se lance dans un projet Figaro 3 et fait partie des petits nouveaux du groupe de Lorient Grand Large.
« C'était vraiment top. Cela fait quelques mois que l’on pratique, c’est ma première saison en Figaro. J’ai vraiment beaucoup appris ces derniers temps. L’offshore de 24 heures était ma première navigation en solitaire. Je suis vraiment très content de l’avoir terminé. C’est difficile de naviguer sur ces bateaux au large. Une seule petite erreur et tu perds toute ton avance… il faut dire que les gars qui naviguent sont vraiment super bons !
Après une première nuit au large, nous avons décidé d’écourter le parcours car il y avait trop d’obstacles, beaucoup de planches de bois dans l’eau. Nous avons donc fait route directement vers la Trinité. La baie de Quiberon est un super endroit pour apprendre, il y a beaucoup de courants. Les deux jours suivants à la Trinité étaient productifs, il y avait du vent et ça nous a permis de nous rapprocher du format de la Solitaire.
Je suis heureux de faire partie du groupe cette année. J’avais déjà navigué avec Sam Goodchild sur son Figaro quand il s’entraînait avec LGL. Ça été vraiment facile de s’intégrer, tout le monde a été arrangeant, spécialement Bertrand, qui malgré la barrière de la langue, fait en sorte qu’on comprenne ce qu’il se passe.
Je viens de Plymouth mais je suis venu m’installer à Lorient pour le projet et pour intégrer le groupe de Lorient Grand Large. J’avais déjà habité à Lorient lorsque je travaillais dans l’équipe de Boris Hermann qui préparait le Vendée Globe. L’objectif est comme tous de participer à la Solitaire du Figaro fin août, je suis encore à la recherche de partenaires pour me suivre. »
Susann Beucke, elle, a déjà une belle carrière dans la voile avec derrière elle, 14 ans dans la filière olympique. Arrivée à Lorient en février pour débuter une saison en Figaro, tout est nouveau pour elle et le challenge est de taille !
« La course au large, c’est totalement différent, tout est nouveau pour moi ! Je change de support, de type de navigation, de pays, de langage… ! Je comprends maintenant pourquoi les meilleurs skippers du monde viennent de Bretagne. Les conditions de navigation sont très rudes, il y a du vent, des vagues, du courant ! Je viens de Kiehl en Allemagne, nous naviguons sur la mer Baltique et les conditions n’ont rien à voir. Le début de ma saison en Figaro s’est fait très rapidement et je n’ai pas eu le temps d’apprendre le français. Ça complique encore plus la tâche, quand tu te retrouves dans 25 nœuds de vent, que tu essayes d’apprendre à gérer ton bateau et de comprendre ce que le coach te dit, c’est un peu fou et stressant !
J’ai voulu être basée à Lorient pour pouvoir aller naviguer quand je veux. C’est différent de l’olympisme, nous devions prendre l’avion pour le Portugal ou l’Espagne pour aller s’entraîner. Alors que là, s’il fait beau, si tu as envie de naviguer, tu as juste à sortir de chez toi et à y aller, c’est top !
Le niveau du groupe de Lorient Grand Large est vraiment bon. On fait des speed tests et les bateaux sont similaires donc c’est très intense. C’est génial de pouvoir s’entraîner à ce niveau.
Sans oublier la partie marketing et commerciale du projet qui est aussi nouvelle pour moi. L’objectif est de participer à la Solitaire du Figaro ! Il faut trouver le temps de tout faire : apprendre à naviguer, trouver des partenaires, etc."
L’irlandais Tom Dolan prépare cette année sa 4e Solitaire du Figaro. Il fait partie des skippers aguerris du groupe et revient sur ces derniers jours de navigation en baie de Quiberon, selon lui précieux dans sa préparation à la Solitaire.
« J'ai travaillé avec Bertrand et Achille (Nebout) sur la construction du parcours offshore. Ça fait du bien de changer d’horizon. C’est vrai qu’à force de naviguer tous les jours à Lorient, on connait par coeur les parcours, on a presque plus besoin de préparer nos nav, il y a un peu moins de courant et on connait tous les effets de sites. Ça fait du bien de changer, d’aller naviguer dans la baie de Quiberon, dans la mer plate, le courant, de virer des bouées qu’on ne connait pas. C’est toujours bien de passer à l’intérieur de Belle-Île, il se passe souvent plein de choses là-bas pendant la Solitaire, ça nous fait de bons rappels.
Après, on a régaté sur des parcours côtiers de 25 – 30 milles, un peu comme on fait avant le départ d’une étape, on enchaîne la journée à enrouler des bouées, à faire des manœuvres.
C’est sûr que ça fait progresser ! J’ai l’impression d’être moins rouillé qu’il y a quelques semaines (rires). Le prochain stage offshore est prévu fin mars, puis un autre début avril. On va retourner en baie de Quiberon mais on ira aussi au nord de la Bretagne pour un parcours de 250 milles vers Roscoff pour aller passer le Four, le Raz de Sein, aller jouer dans les courants là-haut comme pour la Solitaire… comme tous les ans ! Rase cailloux, face courant… un petit échauffement quoi !
Le groupe de LGL a complétement changé cette année, il y a beaucoup de nouveaux skippers mais on commence à se connaître tous, c’est sympa ! C’est très cosmopolite, il y a un espagnol, un irlandais, des bretons, des français, des allemands, des anglais, des suisses ! "
Ça y est, nos figaristes ont pris leurs marques. Le groupe est en place et les prochains stages offshore seront d’autant plus importants dans leur préparation en vue de l’objectif ultime : la Solitaire du Figaro. Stay tuned !