Partie ce midi pour une première course entre Lorient et Belle-Île, la flotte de la Plastimo Lorient Mini 6.50 2024, menée par le proto n°1067, avale à grande vitesse les 60 milles du parcours concocté par la Direction de course. Soucieux d’éviter à la flotte le fort coup de vent de Sud Est attendu la nuit prochaine, Yves Le Blevec attend les 128 coureurs avant la tombée de la nuit et envisage de lancer une deuxième régate, vendredi.
Concentration et excitation étaient palpables ce matin sur les pontons de Lorient La Base, à quelques heures de larguer les amarres, direction la ligne de départ de la Plastimo Lorient Mini 6.50, épreuve d’ouverture de la saison en Atlantique. Avec le coup de vent annoncé dans la nuit et la réduction de parcours officialisée ce matin, les Ministes étaient heureux de hisser les voiles et prendre la mer pour une première confrontation après plusieurs mois de préparation. Ne pas passer de nuit au large n’aura généré aucune frustration, la décision d’Yves Le Blevec ayant été, comme toujours, saluée par l’ensemble des coureurs. « Le directeur de course prend toujours les bonnes décisions, on est toujours d’accord avec lui ! confirmait Arthur Gascoin, skipper du 1031. On sera de retour ce soir pour une petite limonade chez Groix & Nature, c’est parfait ! » Quentin Abeille, à la barre du Proto n°802, rappelait en effet que sérieux et rigueur seraient de mise pendant les premières heures de course, avec « beaucoup de vent au départ et jusqu’à 3 mètres de mer sur le premier bord. »
Focus donc, aussi pour Paul Chamley (942), à l’état d’esprit « précautionneux », mais qui n’oublie pas pour autant l’enjeu de ce premier jour de compétition : « Ça va être une course de vitesse, il faudra réussir à bien se placer dès le début et aller vite tout de suite ! »
Nicomatic donne le rythme
Dans des conditions idéales pour affoler les speedo, avec une descente sous gennak dans une mer finalement praticable, direction le Nord-Est de Belle-Île, Caroline Boule et Benoît Marie ont démarré fort. Avec leur foiler dernière génération, le duo a en effet pris d’emblée la tête de flotte et comptait déjà près de 7 milles d’avance sur ses plus proches poursuivants au moment d’enrouler la marque de parcours de la Cardinale Est « Les Galères », après moins de 2h30 de course. Derrière, ça bataille sévère dans une course où le chronomètre pourrait compter davantage que l’ordre de passage sur la ligne d’arrivée.
L’objectif de l’organisation étant en effet de lancer une deuxième « manche » vendredi, à l’instar du scénario de 2023, le classement final pourrait alors se calculer en temps cumulé. Vittoria Ripa di Meana, co-skipper de William Ollivier à bord 979 et vainqueur l’an dernier, en est la première consciente : « Si on fait plusieurs courses, ça se jouera au temps et non au classement donc on va tâcher d’aller le plus vite possible ! On vise le podium ! »
Et la remontée vers Lorient s’annonce d’autant plus tonique et véloce, au portant, avec la menace pour les éventuels retardataires de se faire rattraper par le vent attendu en soirée. « Il faudra être à fond sur les réglages, confesse Emma Le Clech, co-skipper du 983, dont ce sera la première régate. On va essayer de ne pas rentrer trop tard ! »
« C’est ma première course en Mini, j’espère que ça va bien se passer, je suis un poil stressé, avouait pour sa part Clément Thivin, qui participe aux côtés d’Alexandra Lucas à bord du 989. L’objectif est d’engranger de l’expérience et de passer un bon moment, de se dire qu’on est content d’avoir fait ça, que la course était chouette. » Un son de cloche qui résonne naturellement chez la plupart des novices, mais certains Ministes plus aguerris sont également au diapason. « J’y vais en mode découverte d’un proto foiler, déclare, hilare, Romain Van Enis, nouveau skipper du 969. Je n’ai pas beaucoup navigué avec pour le moment, l’objectif est donc de voir un peu comment il fonctionne, se mesurer aux autres… Et surtout kiffer, car les conditions s’annoncent très bonnes pour le bateau ! »
Pause d’une nuit et nouveau départ vendredi ?
Plaisir et vitesse seront donc les maîtres mots de cette première journée de régate, en l’attente d’une deuxième, selon l’évolution d’une situation météo particulièrement instable ? « Les modèles passent encore trop rapidement du vert au violet pour le moment » temporise Yves Le Blevec, qui prévoit un briefing vendredi matin. L’occasion de faire le point avec les marins et de réfléchir à un probable deuxième parcours. D’ici là, l’ensemble des coureurs devraient être arrivés, prêts à repartir, alors que Nicomatic est attendu dès 16h30 sur la ligne