Avec une victoire pour l’un et trois podiums à eux deux depuis le début de la saison, Corentin Douguet et Simon Koster ont de quoi aborder sereinement la Route du Rhum - Destination Guadeloupe cet automne. Mieux, la semaine passée, tous deux ont de nouveau brillé lors de la Drheam Cup, qu’ils terminent respectivement deuxième et troisième au sein d’un plateau particulièrement relevé. Les deux coureurs, basés à Lorient, font le point, à bientôt trois mois du départ de l’épreuve phare de l’année.
Corentin, Simon, quel bilan tirez vous de cette quatrième édition de la Drheam Cup ?
Corentin Douguet : « Le bilan sportif est forcément positif, une 2ème place est un très bon résultat, même si ce n’est pas le résultat parfait ! C’était une course très sympa, avec de bonnes sessions de portant dans la brise, je suis très content. »
Simon Koster : « C’était une vraie répétition générale de la Route du Rhum, avec une grande partie du futur plateau au départ, dont presque tous les bateaux performants et de nouvelles unités que nous n’avions pas encore vus en course. C’était l’occasion de se tester et de se comparer, dans des conditions assez similaires à celles rencontrées sur une transatlantique et qu’il est souvent difficile de trouver en entraînement. C’était aussi l’une des dernières opportunités de faire le point sur le bateau, de valider ou non certaines choses, d’aller chercher encore un peu de perf… C’était cool ! »
Corentin, avec un bateau mis à l’eau en début d’année et après déjà une victoire lors de ta première course, la 1 000 mille des Sables en avril, la performance n’en est que plus appréciable…
Corentin Douguet : « Mon début de saison a été long, le premier semestre très dense, avec notamment la mise à l’eau du bateau. Ça tire un peu et je l’ai senti sur cette course, c’est donc plus facile de faire un break quand tu as fais de bons résultats en amont. Je vais pouvoir partir en vacances sereinement, avant de me remettre au boulot à la rentrée. »
Simon, tu es à la barre de ton bateau depuis 2019. Est-ce un atout par rapport à tes concurrents ?
Simon Koster : « C’est évidemment un gros avantage d’avoir mon bateau depuis plusieurs années, je le connais parfaitement et je me sens de plus en plus à l’aise en solitaire. Après, il a des défauts et quelques déficits de vitesse dans les petits airs par rapport aux nouveaux bateaux, je l’ai vu sur les courses précédentes où j’étais dans le trio de tête avant de me faire doubler dans les deniers milles. Mais au-delà du bateau, il y a toujours des petits détails à aller chercher, des progrès à faire sur mon fonctionnement à bord, la stratégie à améliorer…. C’est ce qui est le plus intéressant à voir ! »
« Lorient est l’endroit logique pour baser son projet »
Vous avez tous deux décidé d’installer vos projets à Lorient, quels bénéfices en retirez-vous ?
Corentin Douguet : « Il y a tout ce qu’il faut pour s’entraîner à Lorient, le plan d’eau est top, on est très vite en pleine mer en sortant de la rade et c’est un vrai point fort pour nous qui préparons des courses au large. Tous les fournisseurs et intervenants se trouvent dans un rayon de 5 minutes à vélo depuis le ponton, c’est aussi une force du pôle d’avoir su développer toutes ces activités autour de nos bateaux. On gagne un temps précieux dans nos préparations : c’est donc un endroit logique pour baser son projet. »
Simon Koster : « Être basé à Lorient présente de nombreux avantages, tant à terre qu’en mer. Je vais y effectuer un rapide chantier d’entretien, pour un check-up complet avant le Rhum, puis je reprendrai les entraînements avec le reste de la flotte lorientaise. C’est très constructif de sortir en mer à plusieurs, de retrouver toujours un peu les mêmes, à minimum 5 ou 6 bateaux, voire 7 ou 8 je pense en septembre. Des bateaux de générations similaires, qui sont prêts à naviguer en même temps et qui s’alignent les uns à côté des autres. Ce sont toujours des journées riches en enseignement, avec beaucoup de références et de points de comparaison autour. Avec Lorient Grand Large, je bénéficie aussi du suivi météo avec Christian Dumard, qui nous accompagne jusqu’au départ. C’est important d’avoir des informations mises à jour jusqu’au dernier moment. La présence régulière de Gwénolé Gahinet dans la boucle est également intéressant car cela apporte un deuxième regard sur les informations et une dimension un peu plus « coureur ». »
Dans quel état d’esprit abordez-vous la prochaine Route du Rhum ?
Simon Koster : « Je ne me suis pas réellement fixé d’objectif, c’est ainsi que j’ai fonctionné sur les dernières courses en solo et ça a plutôt bien marché ! Je vais donc continuer sur la même lancée, avec l’ambition de ne pas faire que suivre les autres mais de tenter des choses… Trouver l’équilibre entre rester dans le match, tout en respectant mon état d’esprit. »
Corentin Douguet : « L’objectif est d’être performant, c’est pourquoi j’ai souhaité courir un maximum de courses, car je découvre encore le Class40, surtout en solitaire, et chacune d’entre elles permet de définir de nouveaux axes de travail et apporte son lot d’enseignements. Je vais donc vite reprendre les entraînements à la rentrée et participer à la 40 Malouine Lamotte en septembre. Octobre et l’ouverture du Village à Saint-Malo seront vite là ! »