Dans les coulisses de la préparation météo du Vendée Globe avec Christian Dumard


Vg2024 2410301548 vg24 groleau geovoile 3010 jml haute definition

 

Lorient, capitale de la "Sailing Valley", est le port d’attache d’un groupe de skippers qui se lancent dans l’aventure mythique du Vendée Globe, et Christian Dumard, météorologue aguerri, est au cœur de leur préparation. Avec une implication empreinte de passion et de respect pour chaque marin, Christian accompagne les skippers de Lorient Grand Large dans une préparation méticuleuse, axée sur les spécificités de chaque profil et sur les défis singuliers d'un tour du monde en solitaire. Sur cette 10e édition de la course, il a pour mission de les préparer à affronter les pièges météorologiques de cette course de légende, comme il l’a fait avec tant d’autres au fil des éditions.

Une préparation par étapes : le roadbook et les sessions stratégiques

Dès les premiers rendez-vous, Christian Dumard plonge les skippers dans les éléments météorologiques clés de la course. La première phase, celle du "roadbook", est une session de travail approfondie où ils passent en revue les zones de vigilance, analysent des scénarios types et étudient les conditions complexes qui marqueront le parcours. « On discute des points de vigilance et des situations auxquelles ils doivent prêter attention. Les skippers ont déjà l’expérience de ce tour du monde, mais il est essentiel de s’assurer que chaque détail est pris en compte », souligne Christian. Puis, quelques jours avant le départ, c’est l’analyse des premières options de route qui prend le relais, une étape où chaque choix peut devenir décisif.

Défis et caprices météorologiques : l’Atlantique Sud et les mers du Sud

Les aléas de l’Atlantique Sud, le passage du Pot au Noir et les houles du Grand Sud comptent parmi les plus grandes épreuves du Vendée Globe. Pour Christian, la recherche d’alizés est le premier défi : « Les bateaux qui trouvent la lisière des alizés en premier prennent une avance décisive », explique-t-il. Après cela, il y a le passage du Pot au Noir avec ses vents instables, suivi par le contournement de l’anticyclone de Saint-Hélène, qui demande de savoir équilibrer distance et vent disponible. Une fois dans le Grand Sud, chaque skipper doit savoir adapter ses choix, entre performance et sécurité, car les conditions peuvent être extrêmes. « Dans le Sud, chaque skipper doit positionner son curseur en fonction de ses propres objectifs », précise-t-il.

Un accompagnement adapté selon l’expérience des skippers

Pour les bizuths du Vendée Globe comme pour les plus expérimentés, Christian sait adapter ses conseils. « Chacun a ses objectifs, et il est important qu’ils soient clairs là-dessus avant le départ », ajoute-t-il. L’équipe lorientaise compte en effet des profils variés, certains plus expérimentés que d'autres, avec des bateaux de générations différentes et des stratégies de course qui pourront diverger au fil du parcours. Bien qu’il ne puisse plus les accompagner une fois la course lancée, Christian veille, jusqu’au dernier briefing, à ce qu’ils aient toutes les cartes en main pour naviguer selon leurs ambitions personnelles.

Le rôle sécuritaire et l’ombre du sauvetage

Durant la course, Christian change de rôle pour travailler avec la direction, principalement sur la sécurité des skippers. « Nous fournissons chaque jour des prévisions des zones de vent fort et des alertes météo », explique-t-il. Cette mission de surveillance rappelle le souvenir marquant du sauvetage du skipper de PRB en 2020, un événement qui a touché toute la communauté maritime et souligné l’importance de la préparation sécuritaire. Pour Christian, ces moments forts du Vendée Globe, comme la victoire d’Alain Gauthier ou celle de Yannick Bestaven avec qui il a travaillé, sont gravés dans sa mémoire.

L’attachement lorientais au Vendée Globe

À Lorient, le Vendée Globe n’est pas seulement un événement sportif : c’est une aventure humaine où chaque marin est porté par toute la communauté maritime. Au fil des années, Christian Dumard a formé et accompagné des générations de skippers, et aujourd’hui, cette tradition continue de façonner les rêves de ceux qui se lancent dans la plus exigeante des courses en solitaire.