L’enchaînement de deux courses transatlantiques devient coutume pour les coureurs IMOCA ! Après un premier aller-retour à l’occasion de la Transat Jacques Vabre et du Retour à La Base l’automne dernier, les skippers du Vendée Globe remettent ça au printemps avec la New York - Vendée, qui partira ce mercredi et leur permettra de revenir en France après The Transat CIC. Sur les 33 bateaux engagés à l’aller, 18 prendront également part au retour, tandis que 10 ont fait le déplacement outre-atlantique pour l’occasion, avec 28 participants au total. Parmi eux, 13 projets lorientais, dont trois nous partagent leur expérience new-yorkaise.
Deuxième de The Transat CIC, Boris Herrmann est un skipper heureux. Habitué des déplacements avec son projet Malizia - Seaexplorer, le plus lorientais des Allemands était un peu comme à la maison, épaulé par une équipe aussi efficace à distance qu’à domicile. Un avantage certain pour le skipper qui a rapidement pu se projeter sur son prochain objectif : « Je suis très content du déroulement de cette première course, ça m’a enlevé un peu de pression et ça fait du bien pour l’équipe et pour tout le monde. On va essayer de faire aussi bien pour ce retour. L’objectif est de gagner encore en confiance. Le podium c’est bien mais faire une belle course et arriver correctement, ça peut déjà faire le job. Le bonus serait d'obtenir une bonne place ! »
Des ambitions à la hauteur de celles que nourrit Sam Davies, qui finissait juste derrière, début mai, et qui compte bien doubler la mise sur le retour. « Je suis hyper fière de nous, de moi et de l’équipe, pour ce premier vrai podium en IMOCA, déclarait-elle dans un large sourire. Ça donne confiance pour la suite, bien que ce type de course reste toujours « chaud » pour nos bateaux qui sont fragiles et qu’on pousse à fond, avec des choses dans l’eau. J’ai hâte de repartir car c’était tellement engagé, c’est allé tellement vite, que j’étais presque déçue à l’arrivée, ça s’est terminé trop vite pour moi, j’avais envie de naviguer plus longtemps. »
Romain Attanasio, vainqueur de sa Poule lors des runs de vitesse du Vendée Liberty Show, vendredi dernier, n’est pas en reste, lui qui a fait le convoyage depuis Lorient spécialement pour s’aligner au départ de l’épreuve : « C’est une course particulière, il faut qu’on ramène le bateau sans casse. L’objectif principal c’est le Vendée Globe donc il va falloir trouver le bon compromis, le bon dosage, pour arriver entier aux Sables d’Olonne. » Objectif précaution donc, afin d’être « prêt pour le 10 novembre ». Objectif qualification, aussi, pour ceux qui n’ont pas pris le départ de The Transat et doivent encore cocher une dernière case à leur processus de validation. Mais toujours objectif performance, évidemment. « On sait comment ça fonctionne dès qu’on nous met entre une ligne de départ et d’arrivée : on ne peut pas s’empêcher de foncer » ironise le skipper de Fortinet - Best Western. Et Samantha Davies de confirmer : « Avoir fait un bon résultat à l’aller m’a soulagée et me laissait penser que j’allais peut-être me relâcher un peu sur la course retour…. Mais en fait non, je sais maintenant que j’en suis capable donc ça me met encore plus de pression de performer ! Ce n’est que du bonheur. »
« On est gâtés à Lorient »
Victime de diverses petites avaries, la Britannique, troisième de The Transat CIC, tenait par ailleurs à féliciter son équipe, qui était du voyage dans son intégralité. « On avait prévu que toute l’équipe soit sur place à l’arrivée, en guise de récompense, explique-t-elle. On avait donc les ressources nécessaires, et on a réussi à trouver le matériel qu’il nous fallait pour réparer à temps. Mais il est vrai qu’on se rend compte de la chance qu’on a à Lorient, lorsqu’on arrive dans des marinas qui ne sont pas vraiment adaptées au niveau des pontons ou équipées des bonnes infrastructures. Où il est difficile de s’amarrer, où on est un peu loin de tout… Et pourtant, on est à New York ! On est gâtés à Lorient, on a parfois tendance à prendre ça pour acquis, mais c’est en se déplaçant ailleurs qu’on se rend compte de la chance qu’on a d’être installés à La Base. »
Si les skippers ont pu pleinement profiter de leur escale new-yorkaise, il leur tarde donc, déjà, de rentrer à la maison. Après leur arrivée aux Sables d’Olonne, il sera en effet l’heure de mettre le cap sur Lorient. Pour y entamer leur dernière phase de préparation au point d’orgue de leur saison : le Vendée Globe, tour du monde en solitaire, en novembre prochain.