Transat Quebec Saint-Malo : Le retour d’une épreuve de légende


Transat QSM

Après la Niji40 en équipage (Belle-Île en Mer - Marie Galante) et The Atlantic Cup (en 3 étapes américaines) pour certains, et la Transat CIC en solitaire (Lorient - New York) pour d’autres, les Class40 lorientais se préparent pour leur retour en France ! 8 ans après sa dernière édition, la Transat Québec Saint-Malo (TQSM) revient, avec son parcours atypique au travers du Fleuve Saint-Laurent, pour une traversée de l’Atlantique Nord jusqu’à Saint-Malo. Départ le 30 juin de Québec pour 30 équipages, dont 18 menés par des Lorientais, sur 2 900 milles qui s’annoncent disputés.

Ambrogio Beccaria (181 – Alla Grande Pirelli), vainqueur de The Transat CIC, ainsi que Nicolas d’Estais (176 – Café Joyeux) se confient, à quelques jours du départ de la grande traversée.

 

Ambrogio Beccaria - Alla Grande Pirelli

Une saison qui démarre fort

« La saison est courte mais intense, ce qui est assez inhabituel. D’habitude, on commence par de nombreuses petites courses pour monter en puissance progressivement. Cette année on est directement partis sur une grande course : The Transat CIC. Maintenant que c’est fait et que je termine premier par la même occasion, je me mets un peu moins de pression pour la suite.

J’aime bien cette saison atypique, il y a une dimension « aventure » ! Naviguer sur le fleuve, découvrir un pays comme le Canada, puis traverser l'Atlantique par le Nord, cela donne vraiment très envie de tout découvrir.

Après The Transat CIC, qui m’a demandé beaucoup d’énergie, je suis rentré me reposer en Europe pour pouvoir être à 100% pour la Transat Quebec Saint-Malo. Ça fait quelques jours que je suis arrivé au Canada pour préparer le bateau. La job list assez intense et l’on a que très peu de temps. »

L’équipage du Class40 Alla Grande Pirelli : trois équipiers complémentaires

« Je pars avec Bastien Augé, mon Boat captain qui naviguera avec nous pour la première fois en course mais qui connait bien le bateau puisqu’il a participé à plusieurs convoyages. Julien Villion fait aussi partie de l’équipage, son expérience de routeur va nous apporter beaucoup et être très intéressante. Nous sommes tous les trois très complémentaires ! On va faire un bon équipage pour ce type de course au large lors de laquelle il faut être prêt à tout. L’Atlantique Nord impose des conditions très engagées ; ce ne sera pas comme dans les exercices théoriques. Comme lors de The Transat, il faudra faire preuve d’audace et de créativité.

Ce choix de partir à trois est volontaire. Mon bateau n’a pas été conçu pour faire de l’équipage, le cockpit est très petit et il est difficile d'y installer deux personnes supplémentaires. Le début de la course dans le Saint-Laurent va être technique et engagé en termes de manoeuvres, à ce moment-là, avoir un équipier de plus aurait pu être intéressant, mais cela aurait aussi alourdi le bateau. »

Les entraînements à Lorient

« Mes entraînements avec Tanguy Leglatin représentent le travail le plus important en termes de performance. Comme la saison 2024 a vite démarré, les entraînements ont été un peu différents de ceux de d’habitude. On a eu peu de temps pour essayer des choses, on a dû naviguer six ou sept fois en groupe. Heureusement, on a réussi à faire des petits parcours offshore, c’était vraiment très utile pour commencer à ré-appréhender le bateau. Passer du double après la Transat Jacques Vabre, au solitaire pour The Transat, en si peu de temps, ce n’était pas évident. C’est souvent plus de simple de passer du monde solitaire vers un mode équipage que l’inverse. »

 

Le programme après la Transat QSM : l’automne en Méditerranée

« Une fois rentré en Europe, je vais entamer un petit chantier d’été avant de finir la saison en Méditerranée, avec la Med Max en septembre. Cela me plait que la saison se poursuive sur le thème du voyage et de l’aventure ! On participera aussi à la Rolex Middle Sea Race en octobre, une course que je connais très bien, car c’était ma première expérience en course au large. Cela me fait plaisir de terminer la saison sur une course où je me sens comme chez moi. J'espère qu'il y aura d'autres bateaux présents en Méditerranée pour ne pas me sentir trop seul. »

 


Nicolas d’Estais - Café Joyeux

 

Une première en équipage

« Cette année, j’avais deux transatlantiques à mon programme. The Transat CIC s’est super bien passée, c’était une course très difficile, avec beaucoup de vent, beaucoup de mer, il faisait très froid. Sportivement, c’était un succès, parce que je suis arrivé de l’autre côté, là où de nombreux concurrents n’ont pas réussi à finir et aussi parce que j’ai terminé à une super quatrième place ! 

J’aime bien naviguer en solitaire, j’aime bien le double aussi, mais la Transat Québec Saint-Malo sera ma première transatlantique en équipage !

Elle s’annonce comme une course en trois tronçons. Le premier va être très long, avec plus de 800 milles à parcourir dans le Saint-Laurent, parsemé de bancs de sables, avec des transitions très violentes, des vents faibles ou très forts. Il peut se passer beaucoup de choses donc être en équipage sera très utile. Le deuxième tronçon sera plus océanique, avec une transatlantique de 1 800 milles comme on les connaît. Le dernier tronçon, en approche de l’arrivée, se fera le long des côtes anglaises. Il faudra traverser la Manche, où il y a des rails de cargos et de nombreuses bascules de courant. Être plusieurs à bord sera de nouveau appréciable. »

 

L’équipage du Class40 Café Joyeux : une bande d’amis aux talents divers

 

« Je pars avec un groupe d'amis plutôt qu'avec des « rockstars » des autres circuits. Je pense que la cohésion de l'équipage est plus importante que l'expérience individuelle de chacun.

On a fait le choix de partir à quatre, tandis que certains autres équipages seront trois. Je pense qu’il y a du gain à faire en étant quatre, notamment au début et à la fin de la course. L’un de nous quatre fera la stratégie et la navigation pendant que les trois autres seront focalisés sur la bonne marche du bateau, tout en veillant à ce qu'il y ait toujours quelqu'un à la barre. Chacun apportera quelque chose de précieux à l’équipe.

Pour cette transat, je serai accompagné de Leo Debiesse, mon préparateur et co-skipper sur la Transat Jacques Vabre 2023, Cécile Andrieu, Team Manager du Trimaran SVR Lazartigue, et Tanguy Leglatin, le coach.

Pour nous tous, la Transat Québec Saint-Malo sera vraiment une découverte. Presque tous nos concurrents habituels seront présents sur la ligne de départ, on sera une trentaine de bateaux. On va avoir le droit à un niveau très élevé avec des équipages de choc, donc on n’a pas vraiment d’objectif de résultat à part faire du mieux que l’on peut ! »

 

Le programme après la Transat QSM : Fin de saison et réflexions sur la suite

« La saison a commencé très tôt cette année, avec une remise à l’eau des bateaux début mars et deux flottes de Class40 : celle de la Niji40, course en équipage avec des sessions d’entraînements dédiées, et celle de The Transat CIC en solitaire dont je faisais partie. J’ai commencé à naviguer à la fin des entraînements en équipage, avant de basculer sur les entraînements en solo. C'était super de pouvoir participer à toutes ces sessions, avec six ou sept jours de stage en tout. C'était le timing parfait pour reprendre le bateau en main en solitaire avant de partir à l'assaut de l'Atlantique !

La Transat Québec Saint-Malo sera ma dernière course de la saison. Je ne participerai pas aux autres courses du circuit Class40, que ce soit la Med Max en Méditerranée ou la Normandy Channel Race. L’idée est d’avoir une saison un peu plus légère pour pouvoir me concentrer sur la suite du programme, qui n'est pas encore défini. »

 

 

LES MARINS LORIENTAIS EN COURSE

 

Ian Lipinski / 158 – Crédit Mutuel
Amélie Grassi et Anne-Claire Le Berre / 170 – La Boulangère Bio
Nicolas d’Estais et Leo Debiesse / 176 – Café Joyeux
Ambrogio Beccaria / 181 – Alla Grande Pirelli
Achille Nebout / 182 - Amarris
Lucas Rosetti / 186 – IBSA Group
Lennart Burke et Simon Koster / 189 – Sign for Com
Benoit Mariette / 190 – Captain Atlernance
Nicolas Boidevezi / 191 - Movember
Pierre-Louis Attwell et Maxime Bensa / 195 – Vogue avec un Crohn
Fabien Delahaye / 199 - Legallais
Alberto Riva et Jean Marre / 201 - Acrobatica
William Mathelin Moreaux / 204 - Dekuple