Ils nous auront fait vibrer en portant fièrement les couleurs lorientaises sur les plus hautes marches des podiums, mais aussi en faisant preuve, chacun à leur niveau, de résilience, de solidarité et d’audace. En se distinguant sur les deux courses phares du calendrier 2023 de la Classe IMOCA, la Transat Jacques Vabre et le Retour à La Base, les skippers de Lorient ont assurément montré, de la plus belle des manières, qu’il faudra compter sur eux en 2024, et tout particulièrement pour le Vendée Globe.
Il ne faut pas les chercher trop longtemps pour les trouver dans les classements, nos skippers lorientais de la Classe IMOCA ! C’est bien simple, sur la Transat Jacques Vabre, ils occupent sans discontinuer les sept premières places, quand sur le Retour à La Base, première édition de cette transatlantique retour en solitaire partie fin novembre de Martinique pour rejoindre Lorient, ils sont neuf… dans le top 10 !
Au moment de tirer le bilan de cette année 2023 dans la Classe IMOCA, il devient difficile de trouver des adjectifs à la hauteur de leur performance. A commencer par celle livrée par Thomas Ruyant, qui a réussi l’exploit de s’offrir, sur son bateau For People, le doublé sur la Transat Jacques Vabre, en s’associant à son complice de toujours, Morgan Lagravière, mais aussi à devenir le marin le plus rapide au monde sur un monocoque, en faisant tomber sur le Retour à La Base le record de distance parcourue en 24 heures, avec 539.94 milles marin. On vous épargne les calculs mentaux, cela donne une vertigineuse moyenne de 22,49 nœuds qui montre tout le potentiel du skipper lorientais et de sa monture !
« Le bilan de l’année est positif, c’est une super saison passée à découvrir et à mettre au point ce super bateau, s’est d’ailleurs réjoui Thomas Ruyant avant d’entamer son chantier d’hiver à Lorient. On a montré les crocs, on a gagné des courses, on a fait des podiums, on a signé des records… On est sur des rails et sur le bon timing de préparation pour le Vendée Globe ! »
Deux bizuths remarqués
De rails, il y en a un autre qui semble avoir trouvé les bons pour faire une entrée fracassante sur le circuit ! En cette fin d’année 2023, Yoann Richomme signe avec son Paprec-Arkéa une performance sportive impressionnante, finissant second de la Transat Jacques Vabre avec son co-skipper Yann Eliès, puis s’octroyant sa première victoire en solitaire en IMOCA sur le Retour à La Base, après seulement 9 jours, 3 minutes et 48 secondes de course. Mais pas question de se reposer sur ses lauriers ! Dès les premiers jours de janvier, le skipper lorientais affichait déjà sa détermination, alors que son IMOCA va subir douze semaines de chantier en plein cœur de La Base : « Dans mon esprit, j’ai déjà effectué la bascule vers le Vendée Globe. Je sais que tout ce que je mets en place pour l’équipe, le bateau et ma préparation auront d’une certaine façon un impact sur ma performance durant le tour du monde. »
Impossible non plus de ne pas souligner le coup d’éclat d’un autre bizuth qui n’est pas passé inaperçu en cette fin d’année ! La régularité du plus Britannique des Lorientais, Sam Goodchild, troisième de la Transat Jacques Vabre et du Retour à La Base, lui ont valu une autre prestigieuse distinction : le Championnat Imoca Globe Series ! « C'est encore mieux que tout ce que j'aurais pu imaginer, expliquait le skipper de For The Planet en recevant son titre. « Si vous m'aviez demandé en début de saison à quelle place du classement je pensais finir, je n’aurais pas même imaginé le podium ! », expliquait-il avec une humilité qui l’honore tout autant que son exploit sportif.
Audace et résilience
Car il n’y a pas que les places d’honneur qui font la fierté de suivre nos marins lorientais, il y a aussi les valeurs qu’ils portent tout au long de l’année ! En s’élançant dans ces courses d’une folle intensité, chacun d’entre eux a de nouveau démontré son courage et son audace, à l’image de la navigatrice Justine Mettraux sur la Transat Jacques Vabre. A bord de son IMOCA Teamwork, la Lorientaise d’adoption a osé avec son co-skipper Julien Villion une option Nord aussi atypique qu’engagée, qui a longtemps menacé les plus expérimentés de ses concurrents… Et si au bout du compte, elle ne finit « que » sixième de cette transatlantique, c’est bien elle qui a marqué les esprits pour son panache et sa détermination ! « La route de montagne n’est pas facile, elle nous a donné du fil à retordre, mais ça valait la peine d’être tentée et d’être jouée », expliquait la Suissesse en bilan de son année.
Enfin, comment ne pas revenir sur l’impressionnante leçon de résilience délivrée par Tanguy Le Turquais ? Victime d’un choc avec un OFNI (objet flottant non identifié) dès la première nuit de la Transat Jacques Vabre, le skipper de Lazare aurait pu tout abandonner… mais c’était sans compter sur sa résilience et celle de son équipe ! Un chantier de réparation mené en moins d’une semaine lui permet de repartir en course avec son co-skipper Félix de Navacelle, et de boucler la transatlantique quelques heures seulement avant la fermeture de ligne. Mais pas question de s’arrêter là ! Après dix heures d’escale martiniquaise, voilà le Lorientais reparti sur le Retour à La Base à la poursuite de ses concurrents… partis la veille ! Au fil des jours, Tanguy Le Turquais grapille du terrain, et entame sa remontada, passant de la 31e place au départ à la 20e place sur la ligne d’arrivée ! Sur les pontons, la foule qui l’accueille au cœur de la nuit lorientaise ne s’y est pas trompée : Tanguy Le Turquais vient de prouver, selon ses propres mots, « qu’on pouvait gagner sans arriver le premier ! »
En signant d’aussi belles performances, les marins lorientais de la Classe IMOCA ont en tous cas marqué les esprits. Et on ne peut que leur souhaiter de continuer à le faire tout au long de cette année 2024 au programme bien chargé ! Notre vœu à nous ? Que le vainqueur du prochain Vendée Globe soit Lorientais !