Le 19 juillet dernier, les 71 Mini 6.50 dont 18 Lorientais (9 protos et 9 series) se sont élancés pour la première étape de Les Sables - Les Açores - Les Sables, grande échéance de la saison en année paire. Une première grande navigation au large pour la plupart et un premier avant-goût de ce qui les attends l’année prochaine lors de la Mini Transat.
Au terme de 1270 milles depuis les Sables d’Olonne et 7 jours et 23 heures de course, Romain Van Enis à bord de son Pogo Foiler n°969 BE SAILING a franchi samedi dernier la ligne d’arrivée à Horta en vainqueur d’une étape exigeante, marquant la différence aux abords de l’archipel portugais grâce à une option nord lui permettant de distancer de près de 10 milles ses adversaires !
Partisans de la route au sud de l’archipel, Alexandre Demange (DMG Mori Sailing Academy 2) et Marie Gendron (Lea Nature) ont complété le podium proto. Tous sont finalement arrivés à moins de cinq heures d’intervalle, marquant ainsi de précieux points avant l’étape retour.
Belle performance également pour les autres Proto lorientais qui ont ensuite franchi la ligne d’arrivée un à un : Robinson Pozzoli (1026 -UOUM), 4e, Felix Oberle (1019 - BIG BOUNCE), 5e, Caroline Boule (1067 - NICOMATIC), 6e, Timothée Villain-Amirat (756 - SPEEDY MALTESE), 8e.
Carlos Manera Pascual (1081 – Xucla) a malheureusement été contraint d’abandonner suite à un problème de quille. Adrien Marchandise (754 - Minilab - Racing Bull), lui, a été victime d’une voie d’eau au niveau du schnorkel et William Ollivier (JADE / 979) d'un problème de gréement
En série, Quentin Mocudet (Ascodal Saveurs et Delices) et Joshua Schopfer (Mingulay) sont arrivés ce matin en 7e et 8e position.
Les arrivées se poursuivent par ici : https://lessables-lesacores.geovoile.com/2024/viewer/
Ils ont dit à l'arrivée :
Romain Van Enis (969 – Be Sailing), 1er Proto à Horta (avant jury)
« Je vis un rêve ! J’ai pris beaucoup de plaisir sur cette étape entre Les Sables d’Olonne et Horta. Au final, j’ai l’impression d’avoir passé une grande journée en mer. C’est passé hyper vite et c’est vrai que ça a été assez rapide puisque j’ai passé moins de huit jours en mer. Je suis certainement un peu fatigué mais dans l’instant, il y a beaucoup d’excitation. Au large du Portugal, ça a bien tapé dans les vagues. J’ai pris quelques coups sur la tête. Il faut que je vérifie le bateau mais je n’ai vraiment pas eu de soucis. Depuis le début de la saison, il ne me déçoit pas. Je n’ai jamais rien cassé. »
Alexandre Demange (1048 – DMG MORI Sailing Academy 2), 2e Proto à Horta (avant jury)
« L’objectif, c’était de finir. Pas forcément de me mettre la tête à l’envers mais de naviguer simplement et en sécurité. C’est ce que j’ai fait. Je n’ai jamais écouté les classements. Je n’en avais rien à faire. Mon but, c’était d’arriver à Horta, de faire des milles. Je voulais savoir ce qu’était le grand large et là, j’ai fait un beau plongeon dans le grand bain ! J’ai bien aimé. Il s’est passé des trucs dans tous les sens lors de ces huit jours de mer. J’ai fait le tour de mes émotions une multitude de fois et de manière intense. J’ai parfois eu du mal à les niveler. Il y a eu des hauts et des bas. J’ai ri aux larmes puis j’ai pleuré. J’ai eu une journée très compliquée. Mon spi est passé à l’eau et je n’ai fait que des départs à l’abattée. J’étais si épuisé que j’ai même pensé à me mettre à la cape pour me reposer mais finalement j’ai trouvé les ressources pour continuer. Au bout du compte, j’ai pris beaucoup de plaisir sur cette étape. »
Marie Gendron (1050 – LEA NATURE), 3e Proto à Horta (avant jury)
« 4h37 d’écart avec le premier ? Ça va, ce n’est pas pire. J’avais hyper peur. Je me disais que si je restais collée, la course était bâchée et qu’il n’y aurait plus de jeu après. Quand Alexandre (Demange) m’a dit hier qu’il pensait passer dans le canal entre Sao Jorge et Pico, je me disais que pour moi c’était mort. Moi, je ne voulais pas y aller. J’ai d’abord tenté au sud de Pico mais je me suis arrêtée dans zéro nœud. Je n’ai donc finalement pas trop eu d’autres choix que d’y aller aussi ! Une fois dedans, j’en ai bavé pour sortir. Je sentais que si le vent tournait c’était cuit, qu’on était foutu-foutu. Ça a été une super expérience. C’était marrant de faire du ping-pong entre les îles. La pétole, c’est toujours dur, mais ça fait partie du jeu à l’arrivée aux Açores. On sait qu’il faut perdre le moins de temps possible. Qu’il faut se magner tout le temps. Sur cette course, plus tu es riche, plus tu deviens riche. »
Robinson Pozzoli (1026 – UOUM), 4e Proto à Horta ( avant jury)
« C’était une course en deux étapes pour moi. La première, avec le vent fort, dans le front et au cap Finisterre, c’était vraiment bien. J’ai fait un gros départ à l’abattée après la DST, ce qui m’a fait perdre Marie (Gendron) et un peu le flux de vent, mais derrière, ça allait très très vite, c’était vraiment cool. Ensuite, je pense que j’ai pris de mauvaises décisions. Je n’arrivais pas à me positionner sur l’eau. Je comprenais bien le système mais je ne savais pas s’il fallait que je rentre dedans ou pas. Après, je n’ai fait que courir après les autres. Ça a été une course un peu difficile pour moi. Le bateau est cabossé et le bonhomme aussi. J’en avais marre à la fin. J’ai passé trois nuits à moitié dans la pétole. Je sais que j’ai pris la mauvaise décision en restant près des îles mais comme j’étais derrière, il fallait que je tente un truc. Je voyais qu’il y avait le front et que ça ne passait pas. Bref, c’est comme ça. Hier, je n’avais pas beaucoup de vent : entre 5 et 6 nœuds toute la journée. Ce n’est pas ce que j’étais venu chercher. J’ai malgré tout trouvé le vent fort et le bateau a été magnifique dans ces conditions. On a été très vite. Sur cette phase, je n’ai rien cassé. Tout ce que je pète, c’est après, par frustration je pense. Je suis allé trop vite dans les manœuvres. C’est comme ça. Je suis à ma place, 4e, comme un peu toute l’année. Il y a beaucoup d’abandons, je n’ai pas le droit d’être déçu. Le front, c’était magnifique, franchement, j’ai adoré. Je ne m’attendais pas à une réaction aussi cool du bateau. Carlos (Manera Pascual), Julien (Letissier) et Adrien (Machandise) ont abandonné. J’avais beaucoup de tristesse à chaque fois que j’entendais que ça tombait. Lors des cinq derniers jours, je n’ai vu ni entendu personne. Je suis resté je ne sais pas combien d’heures entre les îles et je me suis dit que ma course était tuée avec un classement au temps. C’est comme ça. Il va me falloir une bonne nuit pour apprécier. »
Félix Oberlé (1019 – BIG BOUNCE), 5e Proto à Horta (avant jury)
« J’espérais rencontrer moins de pétole sur la fin de cette première étape que lors de ma première participation il y a deux ans mais ça a été horrible. J’ai visité toutes les îles sauf Graciosa, je crois ! (Rires) C’était assez beau, mais en termes de performance, c’était un peu moins bien ! (Rires) Je suis content de terminer 5e. La course était vraiment chouette. Les conditions du début ont vraiment été incroyables ! C’était vraiment stylé ! On a tenu de belles moyennes – 15 nœuds parfois ! Après le front, on a eu jusqu’à 35 nœuds au reaching. C’était cool avec ce bateau. C’était même hallucinant. A la fin, en revanche, j’ai eu l’impression de tout faire à l’envers. Je suis tombé dans chaque dévent des îles. C’est comme ça. J’ai malgré tout bien profité d’être en mer. Je me réjouissais vraiment de cette navigation et je l’ai vraiment savourée. Je n’ai jamais écouté les classements et je n’ai jamais vu personne à l’AIS après le cap Finisterre. J’ai trouvé vraiment que c’était une très belle course ! »
Caroline Boule (1067 – Nicomatic), 7e Proto à Horta (avant jury)
« Je suis super contente d’arriver. La fin de la course était longue. Il n’y avait pas beaucoup de vent. On était dans les dévents des îles et ça a pris un peu de temps mais c’était une super belle course ! C’était très dur parce que j’ai eu beaucoup de casses mais c’était génial parce qu’il y avait beaucoup de systèmes météo intéressants et j’ai énormément appris. J’ai beaucoup bricolé et j’ai avancé vite donc c’était cool ! On a vraiment eu un peu de tout et ça a vraiment été super intéressant.
J’ai battu le record des 24 heures ? Ah bon ? Non ? C’est incroyable ! Je ne savais pas du tout ! J’étais sûre que non en fait ! Au moment où il y a eu du vent fort, j’ai cassé mon spi médium donc j’ai dû affaler. J’ai ensuite un peu hésité puis renvoyé le spi max ce qui fait que j’étais très abattue et que j’avais un peu peur. J’ai alors vraiment pensé que c’était mort pour le record. C’est génial, c’est une bonne nouvelle ! Forcément, je suis un peu déçue du score (7e) mais je suis contente d’être arrivée parce que trois ou quatre des favoris ont dû abandonner. Je suis contente, malgré ma casse, d’avoir réussi à continuer. Je suis assez fière de moi au final car j’ai cassé la bôme en deux, mais aussi le bout-dehors, les estropes de foils… la liste est très longue. »
Source : Les Sables - Les Açores - Les Sables : https://lessables-lesacores650.fr/
LES LORIENTAIS EN COURSE
Proto
POZZOLI Robinson - UOUM / 1026
MANERA PASCUAL CARLOS - XUCLA / 1081
BOULE Caroline - NICOMATIC / 1067
GENDRON Marie - LEA NATURE /1050
DEMANGE Alexandre - DMG MORI GLOBAL ONE MINI / 1048
VAN ENIS Romain - BE SAILING / 969
OBERLE Felix - BIG BOUNCE / 1019
VILLAIN AMIRAT Timothé / 756
MARCHANDISE Adrien / 754
Série
BROCHARD Martin - MARTIN D EAU DOUCE / 955
BIHAN-POUDEC Boris - PILE POIL / 902
COUSIN Paul - AFP - GROUPE BIOCOMBUSTIBLES / 981
MOCUDET Quentin - ASCODAL/ SAVEURS & DELICES / 986
OLLIVIER William - JADE / 979
SCHOPFER Joshua - MINGULAY / 1028
CATALANO Noémie - KOKOMO / 1076
BAGCI Deniz - CARTOFFSET / 968
ZORZI Cécilia - EKI / 1085