La Pornichet Select 6.50, première épreuve en solitaire de la saison en Atlantique en Mini, partira ce samedi de Loire-Atlantique. Pour certains des 80 coureurs au départ, ces 300 milles feront office de reprise, directement en solo, tandis que pour d’autres, elle s’inscrira dans la continuité de la Plastimo Lorient Mini 6.50, après de premiers milles en duo au début du mois. Départ à midi, pour une boucle qui passera par la baie de Quiberon, l’Ile d’Yeu et les Sables d’Olonne avant de revenir à Pornichet.
Nos adhérents Geoffrey Morel et Alexandra Lucas seront tous deux sur la ligne de départ et font partie de ces deux « catégories », le premier en proto, la seconde en série. Pour le skipper du 945 - Tartine, ce sera en effet la première course - de la saison et tout court - à bord de son bateau qu’il a lui-même doté de foils. Pour Alexandra en revanche, l’objectif est de poursuivre sa préparation à la Mini Transat qu’elle courra en fin d’année à bord du 989 - Région Île-de-France.
Geoffrey, c’est ta première course sur ton bateau, qui plus est en solitaire : comment te sens-tu à 24 heures du départ ?
« J’ai hâte d’y être ! Je n’aime pas trop les phases d’attente, ça me laisse le temps de stresser à l’idée de faire une bêtise. Je n’ai pas encore tous mes milles de qualification pour la Mini Transat 2023, il faut que je les valide au plus vite et je n’ai donc pas le droit de casser quoique ce soit et prendre le risque d’abandonner la course. C’est donc finalement assez stressant… »
Alexandra, ce sera quant à toi ta deuxième course cette année, la première en solitaire mais tu as déjà une saison de courses à ton actif…
« Je reviens de très loin car j’étais sur liste d’attente de toutes les courses de l’année ! J'ai finalement pu faire la « PLM » et là, je peux également faire la « Select », je suis contente de pouvoir naviguer autant que possible. Je me sens plutôt bien comparé à l’an dernier, où j’étais en panique et hyper stressée. Cette année, j’ai gagné en expérience grâce à de nombreuses navigations dans du gros temps et je sais mieux gérer mon bateau. Comme je suis partie de rien, mes objectifs de progression vont continuer de se concentrer sur le fait de bien naviguer afin de pouvoir ensuite commencer à regarder la tactique. »
Geoffrey, comment t’es-tu préparé ?
« J’ai récupéré mon bateau il y a maintenant plus d’un an et il y avait pas mal de travail pour le remettre en parfait état après ses quatre saisons et ses deux transatlantiques. Avec Fabio, l’ancien skipper qui est toujours dans la boucle du projet, nous avons décidé de mettre des foils et notre chantier a duré plus longtemps que prévu. J’aurais dû commencer à naviguer il y a un an, mais avec 6 mois de retard sur la greffe d’appendices, le bateau n’a été mis à l’eau qu'une fois la saison de courses 2022 déjà terminée ! Aujourd’hui, il est prêt, mais j’ai encore malheureusement peu de navigations à son bord. Les premières sorties qui se sont enchaînées les dernières semaines se sont toutefois montrées plutôt encourageantes. Le bateau se porte bien il n’y a pas eu de casse, je suis en confiance avec lui, notre binôme fonctionne bien. »
Quelles-sont tes ambitions pour cette première course ?
« J'y ai beaucoup réfléchi et il ne faut pas que je me trompe d’objectif. Le premier est de terminer la course afin de valider de premiers milles car j’ai beaucoup de retard là-dessus. Ensuite, ne pas abîmer le bateau. Être vigilant sur les phases de départ et dans les cailloux va être primordial, je pense que le maître-mot restera « prudence », même si ce n’est pas dans mes habitudes. Enfin, le niveau est très élevé sur ce début de saison, avec au moins 7 ou 8 bateaux qui peuvent légitimement prétendre à la victoire, dont je n’estime pas faire partie. Mais si je peux au moins réussir à accrocher ce paquet, ou même les suivre, je serai ravi ! Mon but est de monter crescendo, il faut que j’acquière de la connaissance, mais surtout, il faut que je valide mon objectif numéro un qui est de participer à la Mini Transat 2023. C’est ce que j’ai promis à mes partenaires, c’est l’essence même du projet ! Je pourrai commencer à parler de performance pour le Mini Fastnet ou même la Puru Transgascogne, cet été ! »
Et tes objectifs à toi, Alexandra ?
« Faire milieu de tableau. Si j’y arrive, je serai déjà très contente ! Avec mes deux ans et demi de voile, je pense que c’est déjà un très bon objectif ! Étant déjà qualifiée pour la Mini Transat, je garde en tête de continuer à naviguer pour m’améliorer et à gagner en confiance. »
La PLM 6.50 en double avec Valentin Massu t’a-t-elle aidée sur ce point ?
« Oui, cela m’a redonné confiance en moi et dans mon bateau. Cette première course était plutôt très engagée sportivement, avec de grosses conditions. J’ai vu que le bateau tenait et c’est quand même hyper cool de voir que nous ne risquions pas grand-chose, c’est plutôt rassurant. Il y a également l’aspect technique dans lequel Valentin m’a beaucoup appris, c’était très enrichissant de naviguer avec quelqu’un qui a déjà traversé l’Atlantique sur nos petits bateaux ! Merci à Lorient Grand Large pour l’organisation de cette première course d’ailleurs, ainsi que de nous accompagner et nous suivre au quotidien ! »
Lorientais participants à la course :
Photo © Bruno Bouvry